Chacun sait que je ne suis pas un inconditionnel d’Emmanuel Macron. Mais quand il me semble que ses choix sont bons, je le dis sans retenue. Et notre ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, fut, je le crois, un bon choix.

Avec courage et détermination, il a su, en quelques mois, amorcer une rupture nécessaire d’avec le « pédagogisme » qui a fait tant de tort à notre école en appliquant des méthodes d’enseignement inadaptées et utopiques. Le pédagogisme, doctrine post-soixante-huitarde, dont les applications ont atteint leur apogée sous les ministères de Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem.

Le ministre affiche sa volonté : Renouer avec les valeurs traditionnelles de l’éducation et la nécessité d’une transmission verticale des savoirs, mais également remettre au centre de notre système éducatif ce que l’on appelle les « fondamentaux » que l’on doit parfaitement maîtriser au sortir de l’école primaire – Lire, Ecrire, Compter, Respecter autrui.

Ces derniers jours, il a adressé à tous les maîtres des écoles de France quatre circulaires et un guide précisant avec minutie les « recommandations » du ministère sur la meilleure façon d’enseigner aux écoliers les bases de la lecture et de la grammaire, du calcul et de la résolution des problèmes mathématiques.

Ce qu’il est en train de faire, nous aurions aimé le faire !

Et donc, je lui souhaite plein succès dans son objectif, tant les résultats du système scolaire français, classé au 25^ème rang des pays de l’OCDE, sont désastreux dans les enquêtes internationales.

Toutefois, j’ai un reproche à lui formuler. Pourquoi rendre, dès 2019, la scolarité obligatoire à partir de 3 ans ?
Je ne suis pas d’accord avec cette mesure.

Autant je pense qu’il faut faire obligation aux maires d’accueillir tous les enfants de 3 ans dont les parents le souhaitent, autant je pense que, si les parents veulent instruire eux-mêmes leurs enfants jusqu’à l’âge de 6 ans, cela devrait pouvoir rester leur droit.
On nous dit – Le ministère nous dit – que, d’ores et déjà, 97 % des enfants sont scolarisés à 3 ans. J’aimerais avoir une estimation plus sûre de cette statistique qui m’étonne. Je pense, en effet, que ces 97% incluent tous les enfants qui, compte tenu de la souplesse actuelle du système, ne se rendent à la maternelle qu’à temps partiel.
Bref ! Peu importe ! Vous aurez compris que je privilégie la liberté des parents de mettre, ou de ne pas mettre, leurs enfants à l’école dès l’âge de 3 ans, de même que la possibilité de faire en sorte que, s’ils le souhaitent, l’inscription soit acceptée par l’autorité municipale.
Par ailleurs, puis-je avoir quelques doutes sur l’efficacité de la mesure ?
En Finlande, pays reconnu et réputé comme étant l’un des plus performants d’Europe en matière d’éducation, 5^ème au classement PISA de l’OCDE, l’école n’est obligatoire qu’à partir de 7 ans.
Puis-je aussi vous faire une proposition, Monsieur le Ministre ?
Au lieu d’abaisser le caractère obligatoire de la scolarisation de 6 à 3 ans, pourquoi ne pas envisager de passer à 14 ans, au lieu de 16, l’âge minimal de sortie du système scolaire avec une meilleure orientation vers un apprentissage professionnel ?