
Lettre d’information de JEAN-PIERRE LELEUX – Sénateur des Alpes Maritimes – Maire honoraire de Grasse
Lettre d’information de JEAN-PIERRE LELEUX – Sénateur des Alpes Maritimes – Maire honoraire de Grasse
Grand débat : Un temps de parole qui pose question
Depuis le lancement de la grande concertation nationale, voulue par l’exécutif en réaction à la contestation des « gilets jaunes », les réunions publiques se sont multipliées à travers la France, auxquelles a pris part, à plusieurs reprises, le président de la République en intervenant devant des maires ou un auditoire de jeunes.
Rien de répréhensible à cela.
Ce qui l’est plus, en revanche, est la très large place réservée par les chaînes d’information en continu à ses déplacements ainsi qu’aux débats qu’il a menés et dont la conséquence immédiate a été sa remontée dans les sondages.
Autant de diffusions et retransmissions qui constituent une quasi-monopolisation des écrans au détriment du respect du principe d’égalité d’expression et du décompte des temps d’antenne.
Depuis janvier 2018, en effet, un tiers du temps de parole hors période électorale doit être réservé à l’exécutif, les deux tiers restants étant partagés, selon un autre principe, celui d’équité, entre les différentes formations politiques et ce, en fonction, notamment, de leurs résultats aux élections.
Il y a là un dysfonctionnement dans l’utilisation de l’audiovisuel au profit du chef de l’Etat qui ne peut que nous interpeler et nécessite, à quelques semaines du lancement de la campagne des élections européennes, que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) s’en saisisse au titre de sa mission de régulation.
Et même si ses propos lors de ces échanges sont décomptés comme du temps de parole de l’exécutif, comment imaginer qu’ils puissent être compensés, compte tenu de leur ampleur, en si peu de temps.
Interviewé, récemment, par Public Sénat sur ce sujet, je viens de rappeler ces règles pour le moins élémentaires dont le respect doit être assuré.
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